Chronologie des fictions

1799 : septembre, Marie de Verneuil, espionne républicaine en mission en Bretagne, tombe amoureuse du chef chouan Montauran (Ch.) ; octobre, à l'Auberge rouge, Frédéric Taillefer assassine Walhenefer. « L'hiver de 1799 à 1800 [est] un des plus rudes dont le souvenir ait été gardé par les Européens» [début de Séraphîta].

1800 : « magnificence [du] premier été du dix-neuvième siècle », fin de Séraphîta.

1802 : le parfumeur César Birotteau lance deux nouvelles spécialités : la double pâte des sultanes et l'Eau carminative (CB).

1806 : 15 avril, la Rabouilleuse cesse d'être « une honnête fille » et Jean-Jacques Rouget perd tardivement son innnocence (R) ; 13 octobre, à la veille de la bataille d'Iéna, Laurence de Cinq-Cygne vient demander à l'Empereur la grâce des jumeaux Simeuse (TA).

1807 : février, le colonel Chabert est laissé pour mort dans le charnier d'Eylau (Col.).

1808 : Nucingen, désormais baron d'Empire, épouse Delphine, fille du vermicellier Goriot, et ses trente mille livres de rentes de dot (PG).

1809 : 1er mai, Juanito de Léganès est condamné à décapiter lui-même toute sa famille (Ye).

1810 : automne, Mme de Staël rencontre un enfant, « presque en haillons, absorbé par un livre », Louis Lambert (LL).

1811 : Théodore de Sommervieux expose au Salon un portrait d'Augustine Guillaume et lui déclare son amour (MCP).

1812 : 28 novembre, passage de la Bérésina, Stéphanie de Vandières devient folle (A).

1813 : 11 avril, Julie de Chastillonest, future femme de trente ans, assiste avec son père à une revue de la Grande Armée (F30).

1814 : le 6 août, lors d'un bal, à Tours, Félix de Vandenesse, fasciné par la beauté d'une inconnue, « baise toutes ces épaules en y roulant [sa] tête » (Lys).

1815 : avril, aux Tuileries, Henri de Marsay aperçoit la mystérieuse fille aux yeux d'or (FYO) ; juillet, Chabert arrive à Paris « en même temps que les cosaques » (Col.).

1816 : juin, à Alençon, Melle Cormon épouse M. du Bousquier, Athanase Granson se noie, «banqueroute des grâces » de M. de Valois (VF).

1818 : décembre, grand bal chez les Birotteau (CB).

1819 : 16 janvier, faillite de César Birotteau (CB) ; février, Auguste de Maulincour aperçoit Mme Jules Desmarets dans une rue « infâme » (f); mars, Me Derville reçoit nuitamment le colonel Chabert, « celui qui est mort à Eylau» (Col.) ; novembre 1819, Charles Grandet arrive chez son oncle à Saumur (EG); Ferragus est devenu le « génie fantastique du cochonnet » (F).

1820 : février, les événements se bousculent : arrestation de Vautrin; crise à la Pension Vauquer, mort du père Goriot ; disparition de Mme de Beauséant ; Rastignac au Père-Lachaise défie Paris (PG) ; octobre, Vandenesse assiste à l'agonie de Mme de Mortsauf (Lys) ; à la veille de son mariage avec Pauline de Villenoix, Louis Lambert devient subitement fou (LL).

1821 : début mai, David Séchard reçoit de Paris les Poésies d'André Chénier dans un petit volume in-18° (IP) ; octobre, le prix du manuscrit de Lucien de Rubempré baisse au fur et à mesure que l'éditeur Doguereau monte les étages jusqu'à la mansarde du poète (IP).

1822 : septembre, Herrera-Vautrin rencontre Lucien de Rubempré sur la grandroute et le détourne du suicide (IP) ; automne, voyage en coucou des protagonistes d'Un début dans la vie ; 3 décembre, à Issoudun, duel entre Philippe Bridau et Maxime Gilet (R).

1823 : août, aux Aigues, déclaration de guerre de Fourchon qui prévient Montcornet que « çà finira mal ! » (Pay) ; octobre, Montriveau et les Treize enlèvent le cadavre de la duchesse de Langeais du couvent espagnol où elle s'était enfermée après sa fuite (DL).

1824 : février, bal à l'Opéra, Bixiou reconnaît sous son masque Esther Gobseck dite La Torpille (SetM) ; 25 septembre, mort de Louis Lambert (LL).

1825 : début de l'année, Rabourdin brûle ses projets de réforme administratives et financières (E) ; non-lieu de Victurnien d'Esgrignon (CA).

1826 : dernier trimestre, le père Grandet, agonisant, fait « un épouvantable geste pour saisir le crucifix en vermeil » de son confesseur ; sa fille Eugénie hérite de dix-sept millions (EG).

1827 : 1er semestre, l'abbé Troubert, devenu évêque de Troyes, croise « le squelette » de François Birotteau, ex-curé de Tours ; « il lan[ce] sur sa victime un regard de mépris et de pitié ; puis il consent à l'oublier et pass[e] » (CT) ; août, pour Charles Grandet, de retour des Indes, « le temps des illusions est passé » ; il écrit à sa cousine Eugénie pour lui annoncer son mariage avec Melle d'Aubrion (EG) ; octobre, Brigaut arrive à Provins (P) ; novembre, Paul de Manerville, « ruiné, sans sou, ni maille, [va] aux Indes pour y chercher la pie au nid » (CM).

1828 : la Rabouilleuse meurt, victime d'une « magnifique maladie que l'on croyait perdue » (R) ; Popinot enquête dans le procès d'interdiction de M. d'Espard (In.).

1829 : printemps, veillée dans une grange, Goguelat raconte l'Empereur (MC) ; août, Modeste Mignon adresse au poète Canalis une première lettre, signée « O. d'Este M. » (MM) ; Véronique Graslin accouche d'un fils tandis qu'on guillotine son amant, Jean-François Tascheron (CV) et que le baron de Nucingen croise dans le bois de Vincennes la calèche d'une ravissante inconnue (SetM) ; septembre, Ursule Mirouët amène son parrain à la messe, déclenchant l'inquiétude des héritiers (UM) ; en décembre, Raphaël de Valentin tombe amoureux de la comtesse Foedora (PCh.) ; le docteur Bénassis meurt subitement (MC) ; le tableau de Pierre Grassou, La Toilette d'un chouan, condamné à mort en 1809, est exposé avec succès au Salon (Pgr) ; agonie de Gobseck qui laisse sept millions à sa petite-nièce Esther que Derville recherche (Gb.).

1830 : 13 mai, Esther cède enfin à Nucingen et absorbe deux perles noires d'un poison foudroyant; le lendemain, début de l'instruction criminelle contre Lucien de Rubempré et Herrera-Vautrin (SetM) ; fin octobre, Raphaël de Valentin perd son dernier Napoléon dans un tripot du Palais-Royal; l'Antiquaire lui offre la peau de chagrin ; nuit d'orgie chez le banquier Taillefer ; Raphaël hérite de six millions ; la peau commence à diminuer (PC/i.) ; bal chez les Lanty autour d'un mystérieux petit vieillard, « créature sans nom dans le langage humain » (S).

1831 : janvier, Gambara interprète au piano son opéra Mahomet, étourdissant « brouhaha de notes » (Gam.) ; mai, Gaudissart est joué par le fou Margaritis (1G) ; printemps, Raphaël de Valentin passe quelques jours chez une paysanne auvergnate, « haute en couleurs, l'air réjoui, franche, à dents blanches, figure de l'Auvergne, taille d'Auvergne, coiffure, robe de l'Auvergne, seins rebondis de l'Auvergne, et son parler » ; juin, il expire dans un dernier spasme en mordant au sein sa maîtresse Pauline (PCh.).

1832 : 6 juin, le baron Gouraud, « heureux de taper sur les péquins », prend le cloître Saint-Merri et est « récompensé de son ardeur par le grand cordon de la Légion d'honneur » (P) tandis que Michel Chrétien périt dans le combat (SPC) ; fin de l'année, Balthazar Claës meurt dans « un gémissement affreux » à l'instant où il a trouvé le secret de l'Absolu (RA).

1833 : devenue la maîtresse de D'Arthez, la Princesse de Cadignan ajoute un dernier feuillet à « l'album de ses erreurs » (SPC).

1834 : février, grand bal chez Lady Dudley où se rencontre tout le personnel mondain de La Comédie humaine ; avril, De Marsay, président du Conseil, meurt au terme d'une longue maladie, laissant la réputation d'« un homme d'État immense » (FE).

1835 : 25 août, Louise de Chaulieu dans le « délire vraiment élégant » de son agonie, chante « d'une voix éteinte quelques airs italiens » (MJM).

1836 : septembre, Lousteau, en visite au château d'Angry, reconstitue le texte tronqué d'Olympia ou les vengeances romaines (MD) ; Ursule Mirouët voit en rêve le spectre de son parrain (UM).

1837 : janvier, Dinah de La Baudraye, enceinte, arrive à l'improviste à Paris chez son amant Lousteau et fait échouer son mariage (MD) ; mai, second voyage des protagonistes d'Un début dans la vie.

1838 : avril, Camille Maupin répudie ses livres et se réfugie au couvent (B) ; septembre, « Par Louis XVI et Marie-Antoinette, [...] par madame Elisabeth, [...], par Jésus... », Mme de La Chanterie pardonne au baron Bourlac, bourreau de sa fille (EHC) ; Rastignac épouse Augusta de Nucingen, fille de son ex-maîtresse Delphine (DA).

1839 : avril, Maxime de Trailles est envoyé en mission secrète à Arcis (DA).

1840 : en octobre, en visite à Bicêtre, Me Derville reconnaît dans le n° 164 le colonel Chabert (Col.).

1841 : Mme Marneffe trouve cinq pères pour son futur enfant (Be).

1842 : janvier, Clémentine Laginska, sur le point de céder aux avances de La Palférine, est enlevée par le comte Paz (FM).

1843 : Vautrin devient chef de la police (SetM).

1844 : octobre, le cousin Pons, humilié par sa cousine Camusot, rentre chez lui sans dîner (CP).

1845 : en décembre, la baronne Hulot, sur son lit de mort, surprend les promesses de mariage de son époux à la fille de cuisine, Agathe Piquetard « grosse Normande d'Isigny, à taille courte, à bons bras rouges, munie d'un visage commun, bête comme une pièce de circonstances » (Be) ; Rastignac, comte, pair de France, ministre de la Justice, a trois cent mille livres de rentes (CSS).

1846 : 1er février, le baron Hulot, veuf, épouse Agathe Piquetard, (Be) ; les Camusot héritent de la collection Pons (CP) ; Gaudissart, devenu millionnaire et directeur d'une compagnie de chemins de fer, fonde sa banque (FAu.).

Entre 1847-1850. Mort foudroyante de la marquise douairière Julie d'Aiglemont (F30).

Notes :
Les réécritures variées et leur rapidité sèment parfois le trouble dans la chronologie fictionnelle. Blondet épouse ainsi Mme de Montcornet en 1837 dans Les Paysans, en 1833 dans Autre étude de femme, en 1842, dans l'Avant-propos. Grandet meurt tantôt en 1826 tantôt en 1827, au gré des variantes.

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