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Comment circuler dans Balzac
ou les mille et une façons de lire La Comédie humaine en mode texte
par Isabelle Tournier

Un autre Balzac Pour choisir votre parcours dans l'oeuvre Comment poser vos questions ? Quelques précautions Dix propositions d'enquête Pour exploiter les résultats

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Moteur de recherche

Crédits


Ce qui suit s'adresse à tous les publics. Ce mode d'emploi peut donc guider la visite d'un parfait débutant en Balzacie, d'un amateur, d'un enseignant en quête de textes nouveaux, ou servir de programme aux travaux d'un spécialiste, pour peu qu'il ne soit pas parfaitement averti des procédures et possibilités du traitement informatique des données textuelles. C'est que les manipulations et recherches de départ sont identiques pour tous, que vous soyez lecteur de base ou chercheur avancé. Seuls  différeront l'usage et le degré d'interprétation des résultats. Nous nous sommes efforcés de vous suggérer plusieurs niveaux d'utilisation, selon l'intensité de votre curiosité balzacienne et l'étendue de votre savoir préalable. Quel que soit celui-ci, cette version numérique de La Comédie humaine vous promet un Balzac différent, un gain de plaisir et de connaissance.

 

Un autre Balzac

Comment lit-on Balzac en général ? Réponse : au hasard et par petits bouts. Selon les rencontres avec tel roman, consacré par la tradition (Le Père Goriot) ou par telle adaptation cinématographique (Le Colonel Chabert), imposé par un programme scolaire (Eugénie Grandet), au détour d'une bibliothèque familiale, d'une couverture séduisante, d'un titre évocateur (Splendeurs et misères des courtisanes), énigmatique (Histoire des Treize) ou simplement beau (Le Lys dans la vallée), etc. Ou encore dans le détail des explications de textes. Pour lire du Balzac donc, pas pour lire Balzac. Personne, ou presque, même parmi les passionnés ou les spécialistes, ne lit ou n'a lu Balzac en totalité de la première phrase de La Maison-du-chat qui pelote à la dernière des Petites misères de la vie conjugale. Nul ne peut se vanter de tout connaître de La Comédie humaine dans ses moindres recoins. Sauf la base de données.

 Balzac  pourtant  avait rêvé qu'on le lirait en entier. C'est pour cela, parce qu'il pense que son Œuvre fait sens et même système, qu'il réunit dans une édition unique, entre 1842 et 1848, tous les textes antérieurement publiés. C'est La Comédie humaine, avec ses subdivisions en Études (de moeurs, philosophiques, analytiques) et en Scènes (de la vie privée, de province, de la vie parisienne, de la vie politique, de la vie militaire, de la vie de campagne), subdivisions qui canalisent la masse énorme des romans. Un roman de Balzac n'est donc jamais isolé. Il appartient à une organisation complexe, où ses personnages réapparaissent. On appelle reparaissants tous les personnages dont le nom revient dans plusieurs romans, ne serait-ce que par le biais d'une allusion. L'histoire de leur vie se fabrique de texte en texte, dans l'ordre ou plutôt le désordre, leur enfance dans l'un, leurs amours dans un autre, leur mort dans un troisième. 

Ce que nous vous offrons avec cette base de données, c'est de retrouver la possibilité de lire le texte balzacien comme un ensemble, d'y naviguer, de suivre ses personnages et leurs destins, de voir les lieux constituer une géographie, les thèmes se développer, de découvrir que chaque roman est riche de ses connexions avec les autres. Vous verrez alors Balzac autrement, dans sa diversité et ses obsessions, avec ses répétitions et ses bizarreries.  Un Balzac qui ne manquera pas de vous surprendre.

 

Pour choisir vos parcours dans l'oeuvre

Vous avez toute liberté en fonction de vos goûts, de vos intérêts (a-t-il parlé  de mon métier, de ma région, des jeunes, des vieux, des chats ? que dit-il de Paris, de Dieu, de la famille ?), de la thèse que vous entreprenez ou du sujet d'exposé que vous avez à préparer pour après-demain, sans faute. Car l'autre atout de cette base de données est la rapidité de ses réponses. Plus d'enquêtes fastidieuses, voire carrément impossibles, pour retrouver Vautrin, Napoléon, ou les passages qui évoquent le théâtre. Le résultat est affaire de secondes ou de minutes. Il ne vous restera qu'à lire le (ou les) romans(s) qui se passe(nt) en Auvergne, qui montre(nt) des notaires ou des journalistes, des maladies, des chats .... ou à traiter, pour une étude scolaire ou universitaire, les informations obtenues,  garanties complètes.

Vous aurez tout de suite des demandes à faire, de questions à poser. Nous vous en proposons d'autres et les moyens d'en tirer profit. Alors, comme aurait dit Rastignac défiant Paris : « Balzac, à nous deux maintenant ! ».

 

Comment poser vos questions ?

Le principe est simple : le moteur de recherche peut retrouver tous les lieux d'apparition d'un terme (« homme », « bourgeois ») ou d'une série de termes (« jeune homme blond », « petits bourgeois ») dans un texte, un groupe de textes ou  dans La Comédie humaine en entier. Il peut également rechercher des mots situés dans la même phrase, dans le même paragraphe, ou situés dans la même phrase mais séparés par un certain nombre de mots que vous pouvez déterminer. Différents formats d'affichage vous sont également proposés (par nombre croissant d'occurrences, avec une ligne de mise en contexte, etc.).

Si vous cherchez à vous renseigner sur tout un thème, vous allez devoir recueillir les mots pertinents pour le reconstruire, ceux qu'il implique. Où ? -- chez Balzac lui-même en regardant les mots qui figurent régulièrement dans l'entourage du mot clef  -- dans un dictionnaire en relevant les synonymes, antonymes et autres termes associés. Si vous en avez la possibilité, choisissez de préférence en bibliothèque un dictionnaire datant du XIXe, comme le Dictionnaire de  la Conversation, le Littré ou mieux le Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle de Pierre Larousse, qui vous donneront le vocabulaire d'époque. Votre liste thématique une fois constituée, vous interrogerez alors le texte pour chacun de ces mots puis vous rassemblerez les résultats acquis. Chemin faisant, vous rencontrerez dans l'oeuvre d'autres mots qui vous amèneront à d'autres questions.  Un exemple :  chercher la femme chez lui, c'est passer non seulement par le terme « femme » et les expressions annexes, très balzaciennes : « femme de trente ans » , « femme de soixante ans » ,  « femme comme il faut » , voire, plaisanterie qui lui est chère, « femme comme il en faut », mais aussi des types et catégories : « jeune fille », « duchesse », « grisette »,  « courtisane », « lorette », « mère », etc.  Répétons-le :  la rapidité du moteur vous permet tous les essais, vous autorise à tester toutes les idées qui vous traversent l'esprit et  même à vous perdre un peu pour mieux retrouver Balzac.

La démarche est la même si vous cherchez les scènes reparaissantes dans l'oeuvre. Balzac a véritablement parcouru l'éventail des scènes possibles dans le roman de son temps. Vous rencontrerez ainsi des scènes de rue, d'auberge, de salon, mondaines, de spectacle, de jeu, de campagne (vendanges, etc.), de boutique, de chasse, de pêche, de bureau, d'élection, d'atelier d'artiste, de repas, de ménage, d'amour, de mariage, d'accouchement, d'accident, d'agonie, de suicide, d'enterrement, etc. Cherchez-les par leur mot-clef mais confirmez et élargissez la recherche, par sondage, en interrogeant des mots probables en contexte, désignant les lieux, les acteurs, les objets de la scène.  Pour la scène de rue, par exemple, « rue(s) », vitrine(s),  passant(s),  voiture(s). Réfléchissez, imaginez. Le jeu consiste à en trouver d'autres, à en faire un répertoire, à examiner leur longueur, leur répartition dans le récit et dans La Comédie humaine.

Balzac est à lui-même son propre dictionnaire et pour comprendre un mot obscur à première lecture, il suffit le plus souvent d'aller le prendre dans un autre contexte. D'autant que, soucieux de la bonne compréhension de ses lecteurs, il multiplie, on le sait, définitions et descriptions. Cette sollicitude pédagogique parfois pesante, qui lui fut beaucoup reprochée, nous est bien utile aujourd'hui, puisqu'elle nous permet d'entrer directement dans le texte et dans son temps, de son point de vue, de lire en somme La Comédie humaine comme un roman historique.

 

Quelques précautions

1) Prenez garde aux anachronismes : si vous voulez obtenir des mots apparus postérieurement à l'oeuvre ou désignant des inventions ultérieures, vous n'avez évidemment aucune chance. Bien qu'on ait qualifié Balzac de voyant, il ne l'était pas à ce point !

2) Attention à l'orthographe. La vôtre et celle de Balzac, ou plutôt celle de son siècle. Le Guide orthographique vous aidera à reconnaître les graphies qui ne sont plus en usage aujourd'hui,  ainsi que les mots nouveaux qu'il  a créés.

3) N'oubliez pas d'interroger toutes les formes d'un mot : le mot lui-même ainsi que les adjectifs et les adverbes dérivés : « père » mais aussi « papa », paternel ou « paternellement ».

4) Souvenez-vous enfin qu'un résultat nul, loin d'être décevant, est souvent très instructif. En effet, il vous révèle, soit un anachronisme : la chose n'existe pas encore dans l'univers balzacien, soit une censure ou un tabou : le mot n'est pas prononcé. Parfois les deux. Ainsi le mot « homosexualité » n'apparaît  pas en France avant les années 1880 et le romancier, s'il  traite du sujet à plusieurs reprises, à la fin d'Illusions perdues et dans La Fille aux yeux d'or notamment, le fait allusivement, en montrant sans nommer. Seule exception à cette discrétion active, un passage documentaire sur les « tantes », justifié par la présentation de l'argot des prisons dans la dernière partie de Splendeurs et misères des courtisanes (La Dernière incarnation de Vautrin).

5) De manière générale, un résultat surprenant vaut par ce qu'il ouvre d'hypothèses : pourquoi si peu d'ouvrier(s) et d'ouvrière(s) dans Balzac ? 

 

Dix propositions d'enquêtes

Si elles correspondent pour la plupart aux grandes questions de la critique balzacienne (voir la Bibliographie), ce n'est pas par esprit de routine ou traditionalisme tranquille. Mais bien pour faire la preuve de l'intérêt de prendre ainsi Balzac au mot (au mot à mot), littéralement, en fixant notre attention sur le langage même du roman, en suivant textuellement sa leçon. En travaillant le texte numérisé en mode texte, dans sa réalité, on est conduit à objectiver la lecture. On part des intuitions, des impressions, des idées reçues sur Balzac mais pour les vérifier, les confirmer ou les déplacer, plus ou moins radicalement.

1) Balzac historien ou archéologue
Vous allez pouvoir observer son rapport à l'Histoire par :
-- le repérage des noms propres de personnages historiques et de leur mise en réseau : Louis XI, Catherine de Médicis,  Napoléon ou Bonaparte/Buonaparte, Louis XVIII et Charles X, Fouché et Talleyrand
-- celui des événements : révolution/Révolution, Waterloo, « milliard des émigrés », restauration/Restauration, 1830, Juillet, et de la signification politique et morale qu'il leur donne
-- la problématique du « pouvoir », absolu ou non, et celle de la « représentation »
-- les traces du passé dans le présent, la « naïveté  » des ancêtres et des maisons d'autrefois, le « Paris qui n'est plus »

2) Balzac sociologue, analyste des « espèces sociales » et  des « moeurs »
-- faites connaissance avec une population et des individus qui composent un type ou une catégorie socio-professionnelle : l'épicier, le rentier, le petit ou gros propriétaire rural, le demi-solde (nostalgique de Napoléon), l'actrice, la concierge,  le curé de village, le vieux beau
-- demandez-vous de quels revenus on vit dans La Comédie humaine, ce qu'on y mange, comment on s'y habille, à quels jeux on y joue, de quoi on y meurt
-- ce que Balzac  entend, souvent ironiquement, par « civilisation », « moderne »
-- comment il montre l'argent (or, louis, écus, napoléon, rente) et le mouvement des fortunes (faillite, millions), etc.

3) Balzac géographe
--  allez découvrir ses lieux de prédilection fictifs, privés ou publics : les salons, les boudoirs, les études, les tables d'hôtes, les cimetières, avec leurs détails : meubles, enseignes
-- mêlés à d'autres plus réels : la Touraine, la Bretagne,  Paris, ses quartiers, sa Chaussée-d'Antin et son Père-Lachaise, l'Espagne, la Norvège, la Russie. Reportez-vous à l'invraisemblable description d'une pseudo-chaumière auvergnate dans La Peau de chagrin,  et demandez-vous ce qu'est alors l'ainsi-nommé « réalisme » de Balzac
-- et les oppositions qui les structurent : Paris/Province, ville/campagne 

4) Balzac penseur
-- à partir d'une recherche sur l'usage balzacien des mots  « philosophie », « spécialité », « énergie », etc.
-- en tenant compte des philosophes réels (Swedenborg) et fictifs (Louis Lambert, Michel Chrétien)
-- des discours  sur Dieu et la spiritualité, les anges et les idées
-- sur la et le politique

5) Balzac inventeur du roman moderne
-- son rapport  à la littérature et à la création : les écrivains réels ou fictifs, les libraires, les éditeurs, les critiques, les imprimeurs, les lecteurs fictifs
-- le vocabulaire de la création : « signature », « conception »,  « exécution », « composition  », « maternité », « génie » et celui du roman : « scène », « tableau », « histoire », « drame »
-- la manière dont il nomme ses personnages : les familles de noms, leur choix en fonction du rang ou de l'origine,  les surnoms, les titres. Sachez que les notices par roman vous fourniront des listes de personnages et que le plus réapparaissant d'entre eux est Nucingen, le banquier
-- dont il baptiste ses lieux fictionnels
-- dont il commence ou finit un roman : examinez tour à tour les débuts et les dénouements en appelant titre par titre
-- prenez des exemples de dialogues en interrogeant par les signes typographiques, tirets, guillemets, ou par des expressions du type « dit-il », « s'écria-t-il », « ajouta-t-il »
-- sélectionnez quelques descriptions et portraits en les repérant par les éléments susceptibles de les signaler (« paysage », « mur(s) » ou « front », « yeux »), le vocabulaire évaluatif (« pittoresque », « originalité », « physionomie ») ou les verbes d'état (« paraître », « contraster », « se détacher »,  « se présenter », « il se trouve »)  qui les accompagnent

6) Balzac et son style (même si c'est un lieu commun de la critique que de prétendre qu'il n'en a pas)
--  vous apprendrez vite quelques tournures récurrentes de la narration balzacienne, qui est généralement prise en charge par un narrateur à la troisième personne, souvent choisi pour ses qualités d'« observateur » : « un de ces », « voici pourquoi  », « voici comment »,  « il est nécessaire de », « expliquer » (ce que Balzac s'évertue à faire, dans de multiples gestes d'écriture qui sont autant de signes au lecteur)

7)  Demandez à Balzac ce qu'étaient à l'époque un « sanglier », un « coucou », un « ours », un « canard » et un « lion ». Pas seulement ce que vous croyez

8) Cherchez la recette de l'omelette selon Balzac

9) Construisez des biographies (toujours lacunaires, vous le verrez) en mettant bout à bout et en classant chronologiquement toutes les apparitions ou citations du  nom de personnage, fictif ou réel, célèbre ou inconnu, puissant ou misérable que vous aurez élu : naissance en, rencontre X en, se promène au jardin des Tuileries en, est vu en compagnie de X en, gagne au jeu en,  hérite en ...

10) Dressez une chronologie balzacienne à partir du vocabulaire : le jour et la nuit, les heures, les saisons, les dates. Que fait-on à telle heure, telle période, telle date ?

A ce stade, vous savez comment poser vos questions et vous en possédez une ample réserve. Vous n'avez plus que l'embarras du choix et des dizaines d'heures de consultation devant vous pour investir en tous sens le texte balzacien numérisé. Il vous reste aussi (!) à aller voir les textes ou tel roman en entier, à vous fabriquer une anthologie (les plus belles pages sur tel sujet), ou à classer, étudier et interpréter les fragments sélectionnés par le moteur. C'est ce dernier point qui  reste à préciser.

 

Pour exploiter les résultats

1) Demandez-vous toujours qui parle : le narrateur  (l'auteur dans le texte) ou un personnage ? comment se répartit la parole ? comment elle est introduite (dans quel secteur, études ou scènes de La Comédie humaine, dans une description, un moment narratif, un dialogue, une digression) ? 

2) prenez en compte les situations dans lesquelles le mot est employé : comique (avec tous les degrés d'ironie, de dérision, de grotesque), épistolaire, journalistique, comme citation. Distinguez les emplois réels et imagés, métaphoriques en particulier. Le miroir, c'est aussi bien le miroir réel dans lequel on se mire que le « miroir aux illusions » du Contrat de mariage, le « miroir du monde » de La Cousine Bette ou le « miroir plein de facettes » de La Peau de chagrin

3) y a-t-il un discours répétitif, on pourrait dire obligé, de Balzac sur tel sujet, des tics de langage, des expressions reparaissantes, des adjectifs obligatoires ? De quoi s'interroger encore sur son style

4) le propos est-il péremptoire et univoque ou, au contraire, témoigne-t-il d'une diversité éventuellement contradictoire de points de vue et de formules. Vous vous rendrez compte que souvent le texte balzacien dit une chose et son contraire. De quoi réfléchir sur cet écrivain qui se proclame catholique et monarchiste

5) y a-t-il une évolution du propos ? Reportez-vous pour cela aux histoires des textes dans les Notices qui vous permettront de situer leur date d'écriture et de publication

6) esquissez des confrontations avec des écrivains contemporains.

Un mot pour conclure. La pratique de lecture que nous proposons ici stimule, relance ou complète celle du livre, sans prétendre s'y substituer. D'une part, il est toujours possible, puisque tout est imprimable, de relayer l'écran par l'imprimante et de retrouver ainsi le support papier pour un texte ou une sélection de textes. D'autre part, vous pouvez souhaiter  revenir aux livres, au moins le temps de votre apprentissage de la lecture sur écran, pour le plaisir et le confort. Un bon fauteuil, un gros Balzac. Un crayon, des fiches, un Balzac. L'essentiel est que, ludique et/ou de travail, la nouvelle forme de lecture procurée par cette base, qui suppose à chaque instant curiosité, mobilité et volonté de circulation, est tout aussi « littéraire » que celle du livre et plus « balzacienne » sans doute, plus en phase avec sa création. La Comédie humaine, qui a été conçue par son auteur comme un vaste mobile à entrées multiples, se prête admirablement à ces lectures opératoires et expérimentales, qui mettent en valeur les relations internes, innombrables, tissées à l'intérieur des oeuvres et de l'Œuvre. Découvrir La Comédie humaine numérisée, c'est la comprendre selon Balzac.